Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/79

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monté les divers compartiments de leur voiture automobile. À chaque instant, ils exprimaient une idée nouvelle.

— Avez-vous fouillé telle partie du navire ? tel coin ?

On eût cru que la prise des voleurs les intéressait plus que tout le monde. Et cette ardeur même troublait Dick Fann. À part lui, le jeune homme en arrivait peu à peu à se dire :

— On ne trouvera rien.

Au soir, aucun recoin du paquebot n’avait échappé aux perquisitions. Commissaire, officiers, passagers, matelots donnaient, selon l’expression populaire, leur langue aux chiens.

Après le dîner, Fleuriane, Dick Fann et Jean Brot se retrouvèrent sur le pont. Mme Patorne, elle, s’était éloignée discrètement ; mais, en cherchant bien, on eût aperçu à peu de distance son anguleuse silhouette accoudée au bastingage auprès de celle du joaillier Larmette. La laide continuait son flirt.

En tout état de cause, sa folie douce permettait aux jeunes gens de causer en liberté.

— Eh bien ? interrogea Fleuriane.

— Ce Larmette est très fort, riposta Dick Fann.

— Quoi ! vous vous découragez.

— Je n’ai pas dit cela, mademoiselle. Au contraire, mon adversaire m’intéresse beaucoup. Il y a plaisir à se mesurer avec un coquin de cette envergure.

Il y eut un silence. La jolie Canadienne fut la première à le rompre :

— Avez-vous quelque idée de la cachette choisie ?

— Aucune.

— Mais alors ?…

Dick coupa la phrase commencée, phrase de doute qui allait être exprimée.

— Souvenez-vous de ce que je vous disais hier. Le difficile n’est pas de prendre, mais de garder.

— Eh bien ?

— C’est au moment de débarquer qu’ils se trahiront… Il faudra remporter les corindons… Jean et moi nous veillerons.

La traversée devait se continuer sans qu’aucun fait nouveau se produisit.

Toujours aimable, Larmette offrait chaque jour des fleurs à ses compagnes de voyage.

Au départ du Havre, il avait dévalisé le magasin d’un fleuriste, et