Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/93

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certitude bien absolue, car au lieu de continuer sa route vers l’office de la compagnie transatlantique dont le pavillon flottait à peu de distance, il se dirigea vers le Sport’s Palace.

Dans ces vastes caravansérails que sont les hôtels américains, on entre, on sort, sans que personne se préoccupe de vos mouvements.

Nul ne s’enquit donc de ce qu’il désirait. Il se jeta dans le lift (ascenseur), s’enleva au second étage, puis se mit à compter les portes du couloir.

À la sixième, il s’arrêta. La clef pointait sur la serrure. Le détective eut un geste satisfait. Et, doucement, sans bruit, il la fit tourner.

La porte s’ouvrit. Dick passa la tête par l’entrebâillement.

La pièce ne contenait qu’un seul habitant, lequel, penché à la croisée ouverte où s’engouffrait le brouhaha de la manifestation populaire, n’avait évidemment rien entendu et ne soupçonnait pas l’envahissement de son domicile.

C’était le personnage qui, d’en bas, avait attiré l’attention de Dick Fann.

Avec une dextérité remarquable, ce dernier retira la clef, se coula dans la chambre, referma la porte, poussa un verrou, puis, s’approchant du curieux toujours absorbé par le spectacle du dehors, il lui toucha légèrement l’épaule.

L’homme se retourna avec une exclamation de surprise.

C’était un gentleman correct, portant une cinquantaine d’années ; le visage, complètement rasé a la mode américaine, apparaissait intelligent et bon.

— Monsieur, commença-t-il.

Dick Fann interrompit le visiteur, se présentant :

— Dick Fann, détective amateur, qui s’est promis de protéger miss Fleuriane et son père contre des bandits terriblement adroits.

Son interlocuteur avait eu un mouvement de recul, mais se maîtrisant aussitôt :

— Je ne vous en demande pas moins pourquoi vous vous introduisez ainsi chez moi, car vos rapports avec les personnes dont vous parlez et que je ne connais pas d’ailleurs…

Il s’arrêta au milieu de la phrase.

Flegmatiquement, Dick avait pris une chaise et s’asseyait.