Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les questions devaient être remises à plus tard. Pour l’heure, une seule chose importait : gagner la porte.

Et d’une enjambée désespérée, Albin y parvint.

La serrure n’était point fermée à clef. Néanmoins, le jeune homme eut beau tourner la poignée-bouton, l’huis ne s’ouvrit pas.

En cherchant la cause de cette résistance, il la découvrit sous la forme d’un verrou, qu’il n’avait pas aperçu tout d’abord, à raison de la couleur blanche qui le recouvrait de même que les murs et les boiseries.

Il poussa la targette avec précaution.

Mais les objets, de même que les êtres, ont des malignités insoupçonnées. Le verrou se déclencha si soudainement que, sous la poussée du captif, il se produisit un choc contre les anneaux-glissoires, et par suite un claquement sec, lequel, dans la nuit muette, parut formidable.

Avant qu’Albin fût revenu de son émotion, Oraï, tiré de son sommeil, s’était dressé, l’avait aperçu et, bondissant vers lui, l’empêchait d’ouvrir la porte et de s’échapper.

Il n’y avait pas à hésiter.

En phrases rapides, Albin bégaya son aventure, dit le pourquoi de sa présence, son inquiétude, l’échelle enlevée, tout enfin.

Le sacrificateur l’écoutait en silence, le front barré d’un pli qui indiquait la réflexion.

Quand le jeune homme eut achevé, Oraï prononça gravement :

— La malade est miss Paterson, une Américaine de haute famille. Elle effectue un voyage d’études autour du monde, et j’ai été désigné pour la guider dans l’archipel malais.

— Je comprends, mais sa maladie ?…

— Hors de danger maintenant. Ne vous inquiétez plus d’elle. Allez à vos devoirs et laissez sa route libre.

Gravelotte baissa la tête, ses paupières palpitèrent.

Le sacrificateur le poussa doucement dehors.

— Un mot encore, fit-il en retenant le panneau de