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CHAPITRE VIII

AVENTURES DE QUATRE SOULIERS FÉMININS


En quittant le sacrificateur Oraï, Albin avait suivi le couloir à droite et atteint ainsi l’escalier descendant au jardin.

S’il lui avait pris fantaisie de tourner à gauche, il eût été arrêté, au bout de quelques pas, par la muraille. De ce côté, le couloir finissait en impasse.

Et pourtant, malgré l’obligation de revenir en arrière, cette courte promenade n’aurait pas été inutile, car le jeune homme aurait aperçu, alignés devant la porte de la dernière chambre à voyageurs, quatre souliers féminins, qui allaient jouer un grand rôle dans son existence.

Très dissemblables, ces chaussures.

Deux étaient façonnées dans un souple cuir gris. Aristocratiques, fines, cambrées, coquettes et remplies de respectabilité, elles se dressaient sur leurs talons hauts. Elles étaient dédaigneuses, patriciennes et jolies.

Les deux autres se montraient telles des servantes. Longues, larges, gauches. L’écrasement des talons, la déformation de l’empeigne trahissaient le poids lourd à supporter.

En considérant les unes et les autres, on songeait involontairement à une géante, balourde et obèse, au