Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/215

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loppes, il explique, nerveux, disert, intarissable

— Les règlements de la compagnie sont formels. Être paternel pour les voyageurs. Faire en leur faveur tout ce qui n’est pas contraire à la sécurité de l’exploitation. Je ne suis pas chargé du service des Postes, mais deux lettres ne m’ont pas paru devoir compromettre la sécurité.

« Messieurs, je suis votre serviteur, le train de Samarang, est formé.

Toujours sautillant, il entraîne les jeunes gens, les case dans un compartiment de wagon-couloir, puis s’éloigne en courant, agitant les bras, lançant d’une voix de tête :

— Attention ! Signal du départ ! Attention !

Le train s’ébranle. Il part ; il est parti.

Dans leur compartiment, Albin et Morlaix échangent les papiers si étrangement tombés entre leurs mains.

La lettre de Morlaix est de Lisbeth qui, fidèle au traité d’alliance signé avec le jeune homme, lui indique la marche de Fleck, de Niclauss.

« Pantenang, 5 heures soir.

« Prenons le train, pour Samarang. De là, nous gagnerons Djokjokarta par voie de terre. J’ignore encore ce qu’ils comptent faire. Je tâcherai de le savoir en route. Trouverez à Samarang lettre, office central des postes, bureau restant,

« Myrtille, dévouement, loyauté,
« Lisbeth. »

La missive d’Albin était plus brève. Elle ne contenait que deux mots.

« Palembang, Eléna. »

— Eléna, s’écria le Français, Eléna ! Aucun nom n’est plus doux, aucun ne conviendrait autant à sa grâce.

Morlaix éclata de rire.

— Alors, selon toi, ton Américaine ne pourrait