Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais il eut beau prêter l’oreille, aucun bruit ne parvint jusqu’à lui. Son ouïe l’avait trompé certainement.

Pour Fleck, il poursuivait sans se douter de rien :

« J’espérais, mon honoré correspondant, être appuyé par les autorités hollandaises, mais, à mes premières ouvertures, le conseil de Résidence répondit :

« — Honorable Monsieur, avant votre venue, les Battas étaient continuellement en guerre avec nous. Ils pillaient, brûlaient les concessions, emmenaient les planteurs en esclavage. Depuis votre arrivée, tout a changé. Enrichis par votre commerce, les Battas vivent en paix avec leurs voisins. Cette situation est trop avantageuse à la fortune de Sumatra et à la prospérité néerlandaise, pour que nous permettions d’y modifier quoi que ce soit.

« Et l’on me renvoya.

« À ma démarche, j’avais seulement gagné d’être surveillé par les Hollandais aussi étroitement que par l’impassible Rana. »

— Ah ! ah ! ricana Niclauss, voilà comment on protège la vertu en Extrême-Orient.

Fleck frappa du pied avec colère :

– Vous riez, c’est un tort. De tout cela doit résulter votre bonheur, votre richesse.

Et, sans lui accorder le loisir de répliquer, le gros homme se pencha de nouveau sur le papier de l’oncle François.

« Toutefois, continuait le planteur prisonnier, à force de chercher, d’interroger, je finis par découvrir que la législation des Battas admettait une forme de divorce.

« Voici le texte :
xxx « Lorsqu’un Batta désire s’expatrier, il peut répudier sa ou ses femmes, à la condition qu’un membre de sa famille se substitue à ses droits et à ses devoirs. »

« En d’autres termes, un parent, qui consentirait à répouser mes femmes et à reprendre mon exploitation agricole, me rendrait la liberté.