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CHAPITRE IX

LA MÉMOIRE D’ANTONIO


— Tu es bien certaine de tout cela, Nicliam ?

— Absolument certaine, señor Moralès.

— Alors, je tiendrais la vie de cette jeune fille entre mes mains ?

— Oui, señor. Ainsi que ta servante a eu l’honneur de te le dire, elle devait figurer ici la quatrième épouse du riche François Gravelotte. Un vœu terrible à la divinité des Battas. Si ce vœu n’est pas rempli, si le jeune cavalier, choisi par la señorita Daalia, était avisé de ce vœu, la señorita Daalia devrait mourir.

— De sorte que si je motive une indiscrétion, si je suis seul à la connaître…

— L’existence de la jolie Daalia dépendra d’un mot, que tu prononceras ou non.

— Laisse-moi, Nicliam.

La Chula qui conversait avec le chef rebelle se dirigea vers la porte. Elle était petite, ambrée de teint, conservant sous son costume aux couleurs voyantes le type accusé de la race malaise. Sur le seuil, elle s’arrêta une seconde :

— Señor, tu te souviendras de tes promesses à ta servante ?

— Mais oui, ma brave Nicliam. Te faire une part de la rançon de la señorita…

— Et ne jamais me renvoyer à Sumatra.

— Sois paisible… tu es devenue et tu resteras une bonne Philippine.