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CHAPITRE XII

LE SACRIFICATEUR


Oraï, lancé avec Moralès sur la traceé des fugitifs, était arrivé trop tard pour les empêcher de partir sur le Varyag.

Mais le prêtre de M’Prahu était un fanatique.

Certes, il ressentait pour Daalia, à raison de son origine batta, une tendresse véritable ; mais, de même qu’il avait fait tous ses efforts pour la sauver, alors qu’elle se renfermait dans les termes de son vœu à la farouche divinité, de même, il estimait à présent qu’elle devait mourir sur l’autel des sacrifices.

Albin Gravelotte connaissait le vœu, il y avait donc tricherie, injure, à l’égard de M’Prahu.

Et cela devait être puni.

C’est dans ces dispositions qu’il regagna Manille.

Là, un navire appela son attention.

C’était un bâtiment de guerre, un croiseur protégé, à la poupe duquel flottait le pavillon japonais. Ce vaisseau était entré dans le port la veille.

Les relations tendues entre les gouvernements du Tsar et du Mikado faisaient, depuis des semaines, l’objet des conversations sérieuses d’Extrême-Orient.

Le sacrificateur se dit que les Russes ayant sauvé sa victime, il pouvait peut-être se servir des Japonais pour la perdre.

Partant de ce raisonnement, il s’informa.

Le Nasaki, acheté par le Japon en Angleterre, était un marcheur de premier ordre. Après une croisière