Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/86

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Et in petto, il se confia pour finir :

— Mais minute. Si les dix millions se volatilisent, je n’épouse pas.

Un mot interrompit ce soliloque.

Un mot qui s’était échappé, sifflant, rauquer quoique grec, des lèvres de l’agent d’affaires :

— Eurêka !

Les jeunes gens l’interrogèrent du regard. Il abaissa la tête pour affirmer et répéta :

— Eurêka !

— J’ai bien entendu, riposta Gavrelotten, mais je n’ai pas compris. Mes souvenirs historiques sont un peu confus. Je me souviens qu’un bonhomme du nom d’Archimède se mettait en chemise pour crier : « Eurêka ! » mais…

Haussant les épaules devant cette preuve d’ignorance du jeune homme, Fleck lui coupa la parole :

— Archimède criait : « Eurêka ! » parce qu’il avait trouvé.

— Trouvé quoi ?… Ah ! j’y suis, un pantalon ?

— Non ; la grande loi d’hydrostatique. Tout corps plongé dans un liquide perd une partie de son poids égale au poids du volume de liquide déplacé.

— Eh bien ?

— J’ai trouvé aussi.

— Mais quoi ?

— Ce que je cherchais. Le moyen de tout réparer, de ramener a nous les dix millions de l’oncle François.

Niclauss, Lisbeth bondirent près de lui, oubliant, l’un sa mauvaise humeur, l’autre sa désespérance.

— Le moyen ?

— De reprendre l’affaire, oui.

— Parlez, mais parlez donc, firent les jeunes gens, impatients de connaître les projets de l’homme d’affaires.

Celui-ci prit une pose avantageuse, la tête rejetée en arrière, les reins cambrés, ce qui eut pour premier résultat appréciable d’augmenter la saillie de son abdomen proéminent.

— Je vous disais naguère, Herr Niclauss, ne réussissez pas à vous faire bien venir des huit fiancées battas que l’on vous propose.