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DEUXIÈME PARTIE



I

LES YEUX OUVERTS


Dans la chambre 4, Stella et Ydna causaient toujours avec une émotion attendrie.

Toutes ces choses bénies, la famille, la tendresse d’une mère, l’amour d’un père, que Stella dépeignait, pour la centième fois peut-être, en paroles de feu ; ces choses dont jamais, avant la rencontre de Mlle Roland, le sens n’était apparu à la prêtresse, élevée dans le temple en dehors des sentiments qui bercent les jeunes années du commun des mortels, tout cela frappait le cerveau de la Mestiza d’une émotion profonde.

Comprenait-elle exactement la douceur des affections dont parlait sa compagne ?

Non, peut-être.

Mais il y avait une partie du récit de Stella qui lui apparaissait claire, éblouissante.

Si c’était elle-même l’enfant enlevée à l’hacienda Roland, cette douce jeune fille qui étalait à ses yeux son âme aimante serait sa sœur, c’est-à-dire l’amie la