Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/233

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L’Anglais venait de vérifier le contenu de la ceinture.

— Huit diamants dont deux assez beaux, dit-il, décidément cela valait le coup.

— Et comme monnaie d’or ?

L’interrogation de Candi amena un sourire sur les lèvres de son interlocuteur.

— Une douzaine de condors (monnaie d’or) et du papier pour cent mireis (deux cent cinquante francs environ).

— Bon, cela vaut mieux que rien.

Les bandits se partagèrent monnaie et billets. Quant aux diamants, ils les replacèrent religieusement dans la ceinture dont Crabb se chargea.

Après quoi, ils empoignèrent le cadavre, qui par les épaules, qui par les pieds, et l’emportèrent.

Jean se retourna tout pâle. Pour un peu il aurait pleuré. Le crime de ses pères adoptifs lui apparaissait comme l’écroulement de tous ses rêves de jeunesse.

Comment oserait-il, lui l’enfant nourri par le crime, dire sa tendresse à la douce et pure créature qu’il accompagnait ?

Il frissonna en la voyant debout près de lui.

— Ces hommes sont à la solde d’Olivio, dit-elle d’une voix calme.

Il ne se demanda pas de quelle façon elle avait pu les apercevoir, alors que lui-même occupait la fente de la paroi. Il baissa le front et répondit tristement :

— Oui.

— Peut-être étaient-ils de ceux qui, au mont Pelé ?…

Plus bas il se courba, et derechef laissa tomber ce monosyllabe qui lui déchirait la gorge :

— Oui.

Les yeux de Stella lancèrent un éclair rouge.

Tout près d’elle se trouvaient deux des misérables qui avaient causé la mort des êtres aimés.

— Il faut qu’ils soient punis !

Et vite, sans remarquer le trouble de son interlocuteur :