Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/245

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— Seul ! Il est venu pour… parler affaires avec oun voyageur.

— Qui occupait la chambre 6 ?

— C’est bien cela, balbutia l’Italien déconcerté par la question.

— Alors c’est Olivio qui a tué le malheureux avec un projectile d’air liquide[1].

— Tou sais céla aussi ?

— Réponds, réponds.

— C’est loui.

— Conduisez-moi donc vers ce misérable.

Il se dirigeait déjà vers l’osteria. Crabb et Candi le retinrent

— Attendez un peu !

— Inoutile dé té faire occire, mio caro.

— Je ne crains rien !

— Eh ! figlio, lé couraze, il peut rien contre la chose que tu appelles l’air liquide ; le señor, de Avarca té jettera oune boule bleue, et tou séras oun simple glaçon.

Jean montra son sac.

— Nous serons à deux de jeu, car j’en ai aussi.

— Toi ?

— Eh ! oui. Savez-vous pourquoi vous avez miné le mont Pelé ?… Le but de l’opération était de permettre à cet infernal Olivio de rester, seul, maître de l’arme terrible qu’il a entre les mains. Mais Dieu est juste, il m’a désigné pour sauver la fille de l’inventeur. C’est elle qui m’accompagne, elle qui m’a procuré ces globules de verre aussi puissants que ceux de notre ennemi.

Du coup, les bandits se découvrirent. Pour la première fois de leur vie peut-être, leur cœur s’éleva vers la Providence.

Jean, leur enfant chéri, leur apparut manifestement protégé par quelque chose et leurs cerveaux frustes devinèrent le sens ignoré jusque-là du mot : « divinité ».

  1. Toutes les choses attribuées dans ce livre à l’air liquide sont rigoureusement exactes. Des expériences récentes l’ont démontré.