Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

revêtu une couleur rougeâtre ; tout semblait avoir été brûlé par une ardente flamme.

L’ingénieur leur montra ce tableau désolé.

— L’ampoule bleue, dit-il. L’effet de cet air liquide est terrifiant. Peu importe, nous luttons pour la justice, pour le droit ! C’est notre ennemi qui a choisi l’arme, acceptons-la, et engageons le duel à mort à l’air liquide !


IV

À TRAVERS LE GAPO


Jean et ses « pères adoptifs » regagnèrent la plage-débarcadère de la Botearia. Il ne fallait pas songer à se mettre en marche au milieu de la nuit.

Partout aux environs, les cris de fauves en chasse disaient les dangers qui eussent attendu les piétons dans la brousse.

En attendant le jour, ils s’assureront que les bateliers, endormis du lourd sommeil de l’ivresse, n’en avaient point été tirés.

De ce côté, leur inquiétude fut vite dissipée.

Noirs ou Indiens gisaient sur le sable, stupéfiés par l’alcool, et leurs respirations, rauques et pénibles, se mêlaient en un répugnant concert

Les amis de Stella allaient reprendre le chemin de l’osteria, quand Crabb s’arrêta brusquement.

— By devil, grommela-t-il, mon regard a la berlue.

— Pourquoi ? demanda l’Italien.

L’interpellé étendit la main vers les bateaux engravés dans le sable.

— Regardez vers ces boats (bateaux), old boy (vieux garçon).

— Zé régarde.

— Vous ne voyez rien ?