Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/276

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les avoir perdues au contact des aspérités de l’existence. Pour ceux qui vraiment ont un « idéal », pour tous les croyants aux idées généreuses et nobles, les douleurs parsemant la vie sont des tremplins, qui projettent l’âme toujours plus haut en des régions plus lumineuses et plus exquises. La clef d’or du bonheur, de l’existence heureuse et souriante, se nomme : devoir.

L’imaginatif Scipion était heureux, et comme tous les heureux, dans le sens élevé du mot, il apportait avec lui la confiance, la consolation.

Son récit terminé, personne ne doutait plus de vaincre Olivio de Avarca, de lui enlever ses prisonnières.

Seulement, tandis que les chasseurs, que Jean opinaient pour la lutte à outrance, sans merci, le Provençal, calme en dépit de son apparence expansive, exprima ainsi son opinion :

— Olivio, mes pltchouns, est un infâme criminel ; appelons la justice au secours de notre droit, et que ce soient les juges qui lui tordent le col.


V

UN BON COMMERÇANT


L’hacienda de Amacenas, entourée de plantations en plein rapport, qui s’étendent jusqu’à dix lieues dans tous les sens autour de l’habitation somptueuse, est une des plus florissantes de la contrée.

À la limite de la propriété, s’élève la petite ville de Sao-Domenco, bâtie à l’ombre d’une abbaye de Dominicains, élevée à la gloire du saint qui a donné son nom à la cité.

Et ce n’est pas un mince avantage pour l’hacien-