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VI

LES SURPRISES D’OLIVIO


— ah ! Ydna, ma chère Ydna, je suis triste à mourir.

— Console-toi, ma douce Stella, et espère.

— Je n’espère plus. Depuis un mois, nous sommes prisonnières, et Jean n’a pas donné signe de vie. Il a succombé dans cette lutte inégale… pour moi, entends-tu, pour moi, qui l’ai entraîné à sa perte.

Stella se cacha le visage de ses mains.

Basse était la salle où se trouvaient les jeunes filles ; basse et obscure aussi, car elle prenait jour seulement par un soupirail carré, grillé de barres de fer en croix. Ce sous-sol était devenu une prison.

Un mois plus tôt, elles avaient été saisies à la Botearia de Teffé. Stella avait pu pousser un cri, ce cri entendu par Jean, puis enlevée, emportée, jetée sur un cheval, elle s’était sentie secouer par un galop infernal…

Durant cinq jours, elle avait été transportée ainsi, en travers de la selle d’un cavalier inconnu, lequel ne répondait à aucune de ses questions. Le sixième jour, les portes de la prison se refermèrent sur elle, mais elle retrouva, Ydna, captive également.

Dans les heures qui suivirent, Olivio vint rendre visite à ses victimes, et s’exprima en ces termes :

— Un homme vous accompagnait, il est mort. Vous êtes seules, sans défense ; nul secours n’est à attendre. Vous ferez donc ce que je souhaite, ou bien, tant pis pour vous, vous l’aurez voulu ! Stella est fille de Roland, Ydna fait partie des prêtresses du temple Incatl. Vous serez libres, quand vous m’aurez indi-