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IX

APRÈS LE JUGEMENT


— Asseyez-vous donc, mon cher Alcidus.

— Bon, ce n’est pas la peine. Le temps de vous féliciter, meinherr Olivio, de l’heureuse issue de votre procès.

— Heureuse ; grâce à vous !

Le courtier minauda modestement.

— Ne vous en défendez pas. En vous rendant à Sao-Juan-Jura, en trouvant le moyen de projeter une de nos ampoules bleues par le soupirail du cachot du sieur Jean, vous avez supprimé l’ennemi principal, mis la petite Stella dans l’impossibilité de prouver ses dires.

— Si vous voulez. Mais le plus fort a été fait par votre attitude. J’étais de retour pour la dernière audience. Véritablement, meinherr, vous avez été colossal. Émotion, pitié, colère contre l’injustice, vous avez eu toute la gamme. Colossal, je vous dis.

— Enfin, félicitons-nous réciproquement.

— Songez donc, si vous aviez perdu ! Adieu notre affaire, adieu ma petite maison sur l’Elbe.

— Digne señor Noguer.

— Aussi ma joie, croyez-le…

— Et la mienne donc ! Stella, convaincue de complicité dans le meurtre de mes inoffensifs gambusinos, condamnée à la garrotta.

— Elle doit être exécutée demain ?

— Oui. À sept heures du matin.

— À sept heures.

— Et à huit, je reprendrai le chemin de mon hacienda, où nous jetterons enfin, dans la journée, les bases de notre opération.