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XIII

LA POURSUITE


— Au galop ! Au galop !

Depuis deux jours, Pedro et ses compagnons pourchassaient Olivio, sans réussir à le rejoindre ni même à l’apercevoir.

Dans les rares haciendas semées sur leur route, ils s’informaient et acquéraient la certitude que le bandit conservait son avance.

Au signalement, en effet, les habitants reconnaissaient le cavalier dont on leur parlait.

Oui, il suivait la même direction, mais, toujours, il était passé plusieurs heures avant la petite troupe.

Et ce nombre d’heures ne diminuait pas.

Aussi tous, acharnés à cette chasse à l’homme, sentant que se jouait la partie suprême qu’il fallait gagner afin que l’innocence des condamnés de Sao-Domenco éclatât au grand jour, ils éperonnaient leurs chevaux couverts de sueur.

Ydna frissonnait à la pensée que, de par ses vœux, elle, prêtresse d’Incatl, devrait être la servante d’Olivio, s’il pénétrait le premier dans le temple.

Francis rugissait en songeant qu’elle serait à jamais perdue pour lui.

Et par ricochet, Pierre, son engagé, Marius, le fidèle domestique de Massiliague, souffraient de la douleur qu’ils lisaient sur le visage du chasseur, sur celui du Marseillais.

Or, le soir du second jour, tous s’étaient arrêtés pour passer la nuit, dans un petit blockhaus, comme le Brésil en entretenait non loin de ses frontières, alors qu’il était en guerre avec les républiques du Pérou et de Bolivie.