Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/423

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Une fois encore, l’intuition du Méridional a sauvé la caravane.

Et tandis qu’il explique l’aventure, que Pedro, le visage sombre, murmure avec des soupirs qui semblent des sanglots :

— C’était Olivio. Le frère a voulu assassiner son frère.

Francis, lui, s’est agenouillé devant Ydna. Le géant la regarde éperdu, de grosses larmes roulant sur ses joues :

— Sauvée ! Sauvée !

Elle aussi a les yeux humides, ces yeux qui se fixent vers l’Est, comme s’ils apercevaient, au delà du lointain horizon, le temple d’Incatl, où ils doivent se fermer pour toujours. Mais Gairon lui prend la main, et avec une énergie surhumaine :

— Doña, je vous sauverai aussi là-bas, ou du moins, le pauvre chasseur mourra avec vous !


XIV

LA DERNIÈRE PENSÉE DU CRIME


Pedro et ses compagnons avaient espéré que le cheval du bandit, blessé d’une balle, ne le porterait pas longtemps.

Cet espoir a été déçu.

Pendant quelques kilomètres, ils ont suivi la trace de sang laissée par le pauvre animal.

Puis brusquement la trace a fait défaut. Par quel procédé le fugitif a-t-il guéri l’animal ? Mystère.

La vérité bien simple, mais impossible à deviner pour les amis de Stella, était qu’Olivio avait rencontré un « sorcier » indien, lequel, moyennant rétribution, avait appliqué un pansement de plantes de la con-