Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chiffre saint, — toutes Incas d’origine, à ce que nous enseignent les prêtres, toutes orphelines.

Les bras de Stella retombèrent.

— Vingt et une ?

— Oui.

— Orphelines ?

— Oui.

— Laquelle est celle que je cherche ?

Et comme Ydna, à cette question incompréhensible pour elle, gardait le silence, Mlle Roland, emportée par un de ces élans du cœur auquel on ne résiste pas, se jeta dans ses bras en gémissant :

— Moi aussi, je suis orpheline, et je veux délivrer ma sœur pour pleurer avec elle sur les chers disparus.

— Et moi, répliqua la pseudo-Indienne en l’étreignant contre sa poitrine, moi qui ai été désignée pour retrouver le gorgerin d’alliance, pour créer la confédération du Sud ; moi qui dois mourir pour achever mon œuvre, je veux, jeune fille, avant de clore les yeux pour jamais, te voir dans les bras de ta sœur bien-aimée.


V

TRIBULATIONS D’UN PÂTÉ, D’UNE BOUTEILLE DE BOURGOGNE ET D’UNE GRAPPE DE RAISIN


— Vous êtes seul, monsieur Jean ?

— Vous le voyez, mademoiselle.

— Je vous croyais en compagnie des amis de la Señorita Ydna.

— Ah ! bien oui ! en ce moment ils perquisitionnent