L’Anglaise sursauta. On savait donc cela, en cet endroit d’où on lui répliquait… Mais de nouveau, il fallait écouter.
— Appuyez sur la troisième rose de la boiserie, en comptant de la gauche, la troisième ; cela déclenchera le téléphote pour moi, je vous verrai.
![Une sorte de fleur jaillit du mur.](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1d/Ivoi_-_Miss_Mousqueterr_p263.jpg/350px-Ivoi_-_Miss_Mousqueterr_p263.jpg)
Mona manifestait une agitation inexprimable. Avant que la jeune Anglaise eût obéi, elle avait appuyé sur la rose indiquée. Mais ce mouvement était à peine exécuté, que le parleur apportait une exclamation étranglée, surhumaine :
— Mona ! Mona ! Dans la maison du Bengale !
L’insensée poussa un cri sourd et tomba à genoux, se cachant la figure de ses mains avec un sanglot. Et la voix reprit :
— Elle est prisonnière, prisonnière encore de nos ennemis.
La jeune Russe ne parut pas entendre, mais Violet se penchant sur le disque vibrant :
— Non, ou du moins pas sous son nom.
— Comment ? Que voulez-vous dire ?
— On m’a enlevée, avec ma suite, pour obtenir une rançon, cinq millions. Vous pouvez voir, puisque vous voyez, sur la table, une lettre et un chèque. On nous remettra en liberté après paiement.