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Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/338

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UN ENFER SCIENTIFIQUE.

hommes. Max eut un frisson à les voir ainsi inclinées au-dessus du vide, où le moindre mouvement les eût précipitées.

— Reculez-vous, ordonna-t-il d’un organe où vibrait son anxiété. Je vais attacher Lobster à l’échelle, Je remonterai auprès de vous, et nous essaierons de le hisser.

Mais un beuglement affolé accueillit ses paroles :

— M’attacher ! Je ne veux pas. Je défends, au nom de l’Angleterre !

Sir John protestait, grelottant d’émoi à la pensée de se balancer le long de la paroi à pic du gouffre.

Il avait mal choisi son moment. La patience de son interlocuteur était à bout. Brusquement, un disque glacé s’appliqua sur la tempe du gentleman. Il ouvrit des yeux effarés. L’objet froid était le canon d’un revolver, dont son compagnon le menaçait.

— À l’échelle, et vite !

Influence persuasive d’une arme à feu ! Sir John retrouva incontinent la faculté de se mouvoir. Bien plus, il se découvrit une agilité insoupçonnée. En deux bonds, il fut auprès du mouvant escalier de fibres, assis sur le dernier échelon, les mains cramponnées convulsivement aux montants.

Ahuri, bouleversé, pitoyable et grotesque, il ne résistait plus. Il obéissait passivement.

— Croisez les mains au-dessus de l’échelon qui domine votre crâne, ordonna Max.

Lobster exécuta docilement le geste commandé. Le jeune homme, à l’aide d’une courroie lui attacha les poignets, non sans lui meurtrir un peu les chairs.