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Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/458

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UN ENFER SCIENTIFIQUE.

Un second ricanement souligne le geste, suivi de cette phrase ironique :

— Trop tard ! J’ai vu.

Les deux prisonniers chancellent. Cette voix est celle de leur mortel ennemi. Comme malgré eux, ils gémissent :

Un homme est là.
Un homme est là.

— San !

— Oui, San, riposte l’athlétique Graveur de Prières ; San, vaincu par tes diableries, Dodekhan ; San dont le pouvoir a succombé avec ses guerriers ; San qui n’a plus de fidèles que les deux cents gardiens du Temple ; San qui revient pour se venger.

Il écrase le sol d’un coup de talon que répercutent lugubrement les galeries de la basilique souterraine.

— Ah ! continue le géant, je n’espérais point une vengeance si complète.

Et, avec un hideux sourire :

— Écoute-moi bien, Dodekhan, car de cette heure commence ton agonie.

Il a une aspiration profonde, comme si l’air manquait à ses poumons.

— J’étais venu pour te dire : Dodekhan, l’empire du Drapeau Bleu est perdu. Mes braves ont été moissonnés par un tonnerre inconnu enfermé dans le sol. Je ne veux plus être le Maître, je ne me soucie plus des secrets qui furent ta sauvegarde. Je veux seulement venger Log sur ce Français maudit qui te sert.

Sa voix tremblait sous l’influence de la rage bouillant en lui.