Page:Jacob - Souvenirs d’un révolté.djvu/80

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Après que le geôlier-chef m’eut fouillé des pieds à la tête, tout nu, sans oublier le trou du… nez, on me donna une simple chemise pénitentiaire en échange de tout ce que l’on me volait ; puis on m’enferma dans une cellule où deux autres détenus étaient couchés déjà.

L’obscurité était des plus épaisses. Malgré tout le développement que je donnais à mes paupières, je n’y vis goutte. Je suivis les murs à tâtons et, m’embrochant à un châlit garni d’une vieille paillasse, je m’y allongeai de tout mon long, avec volupté, tant j’étais accablé de fatigue ; puis aussi bien que mal, je m’enveloppai dans une couverture.

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« Il y a cinquante ans, nous rêévions d’une société future. Quel cloaque. Le veau d’or est plus puissant que jamais. »

Alexandre Marius Jacob, août 1954