Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/106

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Normands, qui débarquaient, attaquaient les villages et villes ouvertes, massacraient tous ceux qui leur résistaient et se rembarquaient en emmenant prisonniers les filles nubiles et les jeunes hommes. L’occupation Française n’a pu que mettre des entraves à ces déprédations, sans les arrêter complètement.

Sur terre, les pirates infestent les provinces du Nord et du Nord-Ouest, qu’ils rendent à peu près désertes. Les Pavillons-Noirs, établis avec le vieux chef Luu-Vinh-Phuoc, sur la frontière de Chine, enlèvent les filles des malheureux montagnards, pour les vendre à Lao-kay à des Chinois venus spécialement du Nord exercer ce commerce, et les fils pour les enrôler dans leurs bandes ou pour servir d’otages.

Mœurs, Coutumes, Religion de la race Tonkinoise. — Il y a très peu de différences entre le Tonkinois et l’Annamite de Cochinchine. Le Tonkinois est laborieux, et on rencontre peu de misérables mendiant leur vie. Il est essentiellement laboureur, quoique exerçant certaines professions industrielles, se faisant pêcheur, briquetier, potier, etc. Les femmes travaillent beaucoup et cultivent même la rizière dans la campagne, comme l’homme. Dans les villes, elles font un négoce et tiennent les magasins.

Le costume est à peu près le même qu’en Cochinchine, sauf des souliers et des sandales de paille tressée qu’on porte dans l’hiver. La robe des femmes est un peu plus longue et elles nouent un kékouan (écharpe aux vives couleurs) à la taille et au cou.

La case Tonkinoise est l’analogue de la case Annamite ; la nourriture est également la même, aussi salée et épicée. Le thé de Chine n’est en usage que pour les jours de fête ; en temps ordinaire, on boit une décoction de thé indigène, dit thé de Hué.