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Les hommes s’habillent avec un carré d’étoffe sur les parties génitales, et les jeunes femmes se couvrent les seins avec un carré d’étoffe pendu au cou. Les deux sexes ont les oreilles percées et portent des anneaux. Leur langue diffère complètement de la langue Annamite.

Cette race, très différente de la race Annamite, a un esprit de famille fort remarquable et une rare tendresse pour les enfants. Les jeunes gens se marient après leur puberté, sans cérémonie et sans contrat écrit. Cependant, le Moï a le respect des coutumes, et ne peut répudier sa femme pour en prendre une autre sans être dans l’obligation de nourrir la première femme et ses enfants.

Les mœurs de ce peuple sont très pures. Les adultères sont très rares, et les vices que nous trouverons chez les Annamites, presque inconnus. Le Moï pratique avec sa femme le coït selon la loi de nature, sans artifice d’aucune sorte. À ce point de vue, l’Annamite a peut-être le droit de l’appeler sauvage, lui qui est un des peuples les plus corrompus du monde civilisé.

La religion des Mois est des plus rudimentaires, et se borne généralement au culte des morts.

Caractères anthropologiques des Moïs. — On peut ranger cette race parmi les plus petites du globe, avant les Lapons, d’après le docteur Neis. « La teinte de leur peau, » dit cet auteur, « est plus foncée que celle des Annamites. Le système pileux, peu développé, l’est cependant plus que chez la race jaune ; les cheveux, toujours noirs, sont ondulés et parfois frisés ; la barbe, parfois très fournie aux lèvres et au menton, manque sur les joues.

» Le crâne est dolichocéphale, légèrement scaphocéphale, la face est prognathe, le front étroit, les pommettes peu saillantes ; les paupières, bien fendues, sont horizontales et non obliques comme celles de la race jaune. Le