Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/176

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Nous connaissons le Nègre de la Guyane ; celui des Antilles en diffère peu. Quant au Nègre du Sénégal, il est excessivement rare au Pénitencier. Nous connaissons également l’Hindou et l’Annamite. Il me reste donc à parler du transporté Arabe.

Goût inné de l’Arabe pour la pédérastie. — L’Arabe est un pédéraste invétéré, même dans son pays où il ne manque pas de femmes cependant. Il met très volontiers en pratique la parabole attribuée au Coran : « Un homme, trouvant un jour l’entrée principale de sa maison obstruée par des immondices, prit le parti d’entrer chez lui par la porte de derrière ». J’ignore si cette parabole se trouve réellement dans le Coran, mais l’Arabe agit comme si elle y était. Tous les voyageurs moralistes en Arabie et en Tunisie ont signalé ce fait.

Un équipage sous les fourches caudines. — On sait que les tribus Arabes des côtes de l’Algérie et du Maroc prennent de force les malheureux naufragés roumis. Un peu avant l’expédition d’Alger, un brick de guerre Français, le Silène, fut jeté sur la côte d’Afrique, et tout son équipage passa sous les fourches caudines des Arabes, bon gré, mal gré. Parmi eux se trouvait un jeune officier de marine, qui subit le sort des autres. Un jour, dans un salon de Paris, quelques années après la prise d’Alger, une dame, très libre d’allures et de paroles, plaisantait notre officier, et lui demandait, d’un air moitié figue, moitié raisin, s’il avait été réellement en… fourché. « Madame », répond l’interpellé avec sang-froid, « supposez-vous pour un instant à ma place. Si vous aviez devant vous un sabre prêt à vous couper la tête et derrière un boz, que feriez-vous ? Moi, j’ai reculé, et je pense que vous eussiez agi de même. »

Férocité lubrique des Arabes d’Afrique. — Moins heureux que nos marins sont les infortunés qui