Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/194

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reuse, et il faut se garer d’une Négresse à qui vous auriez causé préjudice. Ce n’est pas une bonne pâte de femme. Elle n’aime pas le Blanc ; d’ailleurs le Noir de la Martinique déteste le Blanc, et il nous mettrait à la porte de l’île s’il en avait le pouvoir.

En ce qui concerne l’amour, ses formes et sa perversion chez la race noire, je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai écrit à propos de la Guyane. Je me contente de dire que, si le Massogan court après la Négresse à Cayenne, à la Martinique, le Becqué blanc (Français de la Métropole) trouve suffisamment de femmes de couleur pour laisser la Négresse de côté.

La race de couleur. — Cette race a pris une extension remarquable depuis un demi-siècle. Elle est devenue assez forte, pour lutter contre la vieille race Créole et lui enlever la prédominance en politique. C’est l’avènement des nouvelles couches, prévu par Gambetta. Les gens de couleur riches font de leurs fils des notaires, des médecins, des avocats, des journalistes, qui occupent toutes les hautes situations politiques du pays. Mais tous ne sont pas riches. Les pauvres de cette race, Quarterons et Mulâtres, se font petits employés de commerce, ou entrent dans une administration. Beaucoup vont tenter la fortune ailleurs. Il paraît que, depuis quelques années, la Guyane est envahie par les Martiniquais, ce qui est vu d’un mauvais œil par la population Guyanaise, plus clairsemée et moins active, et qui sent que les nouveaux venus ont les dents longues et un appétit difficile à satisfaire.

La Mulâtresse. — Quant à la fille de couleur pauvre, elle fait le commerce d’amour sans aucun scrupule. Toutes proportions gardées, il y a plus de Mulâtresses et surtout bien plus de Quarteronnes à la Martinique qu’à Cayenne, et le choix des amateurs est plus grand. Je n’ai pas trouvé de notables différences entre les Mulâtresses