Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/206

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là, la haine que les sectateurs de cette religion nous portent.

Le Toucouleur. — Au-dessus du Oualo, sur la rive gauche du Sénégal, dans le Fouta-Toro et les pays voisins, on trouve le Toucouleur, race excessivement guerrière et pillarde, soldats de l’islamisme. Nous les avons toujours trouvés au premier rang parmi nos adversaires. À leur amour pour la lutte, ils joignent une intelligence très vive, et on en trouve beaucoup dans les cadres des Tirailleurs Indigènes. C’était dans cette race que El Hadj Omar recrutait ses meilleurs soldats, ceux qui lui ont permis de conquérir un grand Empire dans le Soudan ; nous lui en avons enlevé, depuis dix ans, les plus belles provinces.

Les caractères anthropologiques des Toucouleurs diffèrent peu de ceux des Yolofs. Le Toucouleur est plus élancé, mais moins robuste que le Yolof. Il arrive à Saint-Louis avec un simple lambeau de chiffon couvrant sa nudité. Il vit de la charité de ses coreligionnaires et couche sous le premier abri venu, n’ayant ni feu, ni lieu. Il amasse sou par sou tout son gain, jusqu’à ce qu’il ait les vingt francs qui lui sont nécessaires pour l’achat d’un fusil à pierre, qu’on lui délivre avec un petit baril de poudre de traite (du poids de cinq kilos) et une douzaine de pierres à fusil. De plus, il a eu soin de mettre de côté tous les débris de métal qui lui sont tombés sous la main, boutons de portes, morceaux de gros fil de fer, pieds cassés de marmite, etc., tout lui est bon, car avec tout cela le forgeron Nègre fabriquera de grossiers projectiles qui n’ont ni portée, ni précision, mais qui, de près, font des blessures atroces. Beaucoup de soldats Français en ont éprouvé les effets.

Le Peulh. — Il forme une race nombreuse, disséminée entre le Sénégal et le Haut-Niger. D’après le