Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/246

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des cris sauvages. Lorsque l’opération est terminée, on assied l’enfant dans le sable chaud, où il est enterré jusqu’à la ceinture. Il est ensuite cloîtré pendant un mois dans une case, d’où il ne doit sortir que complètement guéri. »


Je vais compléter ce récit, en donnant les détails de l’opération elle-même.


Je tiens ces détails d’un de mes collègues qui a été témoin de l’opération. Le forgeron — chirurgien est pourvu d’une petite plaque en cuivre jaune d’une épaisseur de deux à trois millimètres, percée d’un trou au diamètre d’un peu plus d’un centimètre. Il enfile dans le trou le prépuce de l’enfant et, avec la main gauche, le tire en avant de manière à le faire déborder de la quantité nécessaire (variable selon la longueur du prépuce et la grosseur de la verge), tandis que la main droite arrête la pointe du gland, de l’autre côté de la plaque. Il a soin ensuite, avec le pouce et l’index de la main droite, de retirer un peu la peau du gland vers la base de la verge, pendant que le bourrelet préputial est maintenu en place. Cela fait, il saisit son couteau qu’il tenait entre ses dents, et d’un seul coup tranche net la partie du prépuce en avant de la plaque. Celle-ci retirée, le chirurgien-forgeron aspire avec ses lèvres le sang qui sort de la plaie, retire doucement en arrière la peau de la verge pour découvrir le gland et lave la plaie avec une eau contenant une essence résineuse (probablement un suc extrait d’une térébenthine) qui a la propriété d’arrêter le sang. Le prépuce enlevé est mis comme bourre avec un morceau de chiffon, dans un vieux fusil chargé à moitié canon, et on tire le coup en l’air au milieu des cris de fête. L’opération se termine comme je l’ai déjà