Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/252

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quelque chose d’horrible. Les vieilles Négresses, hideuses et luisantes sous le soleil torride, traînant une âcre senteur de soumaré, s’approchèrent du jeune homme avec un cliquetis de grigris et de verroteries ; elles le remuèrent du pied, avec des rires, des attouchements obscènes, des paroles burlesques qui semblaient des cris de singe ; elles violaient ces morts avec une bouffonnerie macabre… »


Complétons ces quelques lignes par le récit exact de ce qui se passe ; je tiens ces détails de personnes dignes de foi. Les vieilles Négresses, à l’aide d’un mauvais couteau mal aiguisé, coupent les organes de la génération aux malheureux Toubabs, pendant que les jeunes dansent, en montrant leur vulve, un pas de caractère, dans le genre de celui de l’anamalis fobil, insultant à la détresse du malheureux qui possède quelquefois encore la connaissance, et lui disent : « Toubab, regarde ce xov : tu ne » pourras plus en jouir. » La mutilation opérée, les vieilles enfoncent la verge du patient dans sa bouche et le laissent périr misérablement. Les morts sont traités de même, mais on conçoit que cette opération, en somme, les touche peu. Il est de tradition, chez les officiers qui font colonne dans le Sénégal, de réserver toujours pour eux-mêmes la sixième cartouche du revolver, afin de ne pas tomber vivants entre les mains de ces mégères diaboliques. Il est également recommandé aux jeunes soldats blancs de lutter jusqu’à la dernière goutte de leur sang, et, coûte que coûte, de ne jamais abandonner le champ de l’action, sans ordre. L’enlèvement des blessés est de rigueur. Les Tirailleurs indigènes savent fort bien le sort qui les attend en cas de revers, et se battent avec la plus grande énergie, car ils ne sont pas plus épargnés que les Blancs. Les Romains luttaient pro aris et focis ; si le