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sur les lèvres et le menton. Les cheveux, noirs et longs, sont très gros ; ils ressemblent absolument à une queue de cheval et tombent souvent au-dessous des reins. Les hommes la portent comme les femmes et, comme elles, se coiffent en chignon relevé derrière la tête. La peau est épaisse ; suivant la caste, sa couleur varie depuis l’acajou et le teint feuille-morte du paysan brûlé par le soleil, jusqu’à la couleur de cire jaune pâle, chez le mandarin, qui ne sort qu’avec un parasol énorme, signe de sa puissance.

Si la femme Annamite, ou Congaï, déplaît par sa face plate et sa bouche noire à salive rouge, il faut reconnaître qu’elle a un corps bien fait et bien proportionné. Une fois qu’on est habitué à la forme de leur visage, on en trouve souvent qui ont de jolis traits. Les mains et les pieds sont excessivement petits, avec des attaches d’une grande finesse.

Les Annamites des deux sexes se développent lentement et un jeune homme de vingt ans paraît n’en avoir pas plus de quinze ; si ce n’était les oreilles imperforées, on prendrait très souvent un garçon de quinze à vingt ans pour une fille non encore formée, et la douceur de la voix augmente l’illusion. Passé vingt ans, les traits de l’homme grossissent et deviennent durs.

Chez la fille pubère, le sein est hémisphérique et très régulier ; il ne se développe guère qu’à partir de dix-sept ans ; il reste longtemps petit et ferme, mais, à la gestation et pendant l’allaitement, il prend un volume considérable et devient mou, tout en se tenant encore horizontal. Le bout en est généralement brun. C’est à vingt et un ans qu’a lieu d’ordinaire la première parturition. Les femmes sont très fécondes et l’on trouve souvent des familles de six à dix et même douze enfants, la demi-douzaine étant la moyenne. Il y a cependant peu de jumeaux. Cette fé-