Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/263

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son ; elles mangèrent, burent et chantèrent d’une voix mélodieuse.

» Lorsqu’ils les virent étourdies par le vin, les quatre hommes sortirent de leur cachette, ayant le sabre à la main et le brandissant sur la tête des vierges.

— « Quels sont, » s’écria Zohra, « ces gens qui envahissent notre demeure à la faveur de l’obscurité de la nuit ?… Que voulez-vous ? — Le coït ! » répondirent-ils. « — Avec laquelle ? » reprit Zohra. — « Avec toi, ô prunelle de mes yeux ! « dit alors Abou el Heïdja en s’avançant. — « Qui es-tu donc ? — Je suis Abou el Heïdja. — Mais d’où me connais-tu ? — C’est moi qui t’ai rencontrée à la chasse en tel endroit. »

» Sur cette réponse, Zohra garda le silence et se mit à réfléchir au moyen qu’elle pourrait bien employer pour se débarrasser de ces importuns.

» Or, parmi les vierges qui se trouvaient là, il y en avait plusieurs qui étaient barrées et que personne n’avait pu parvenir à déflorer ; il y avait aussi une femme nommée Mouna, que personne ne pouvait rassasier du coït. Zohra pensa alors en elle-même : « Un stratagème peut seul me délivrer de ces gens. Au moyen de ces femmes, je vais leur imposer des conditions qu’il leur sera impossible de réaliser, et je les éconduirai ainsi. » Puis, s’adressant à Abou el Heïdja, elle lui dit : « Tu ne me posséderas que si vous remplissez les conditions qu’il me plaira de vous imposer. » Les quatre cavaliers s’empressèrent de les accepter d’avance. Alors, mettant sa main dans celle d’Abou el Heïdja, elle lui dit : « En ce qui te concerne, je t’impose la tâche de déflorer quatre-vingts vierges sans éjaculer. Telle est ma volonté ! » Il répondit : — « J’accepte. »

» Elle le fit alors entrer dans une chambre où se trouvaient plusieurs espèces de lits, et lui envoya successivement les quatre-vingts vierges. Abou el Heïdja les déflora toutes, dans une seule nuit, sans que son membre laissât échapper la moindre goutte de sperme. Une vigueur aussi extraordinaire