Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/273

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lais nommé Demba, âgé de seize ans, nubile, par conséquent, et ce qui ne gâtait rien, un des plus beaux spécimens de sa race. C’était le fils d’un laptot qui l’avait amené tout jeune à Saint-Louis, vers sa dixième année. Il avait servi à douze ans, comme domestique, chez un officier de spahis. Cet officier, qui avait longtemps résidé en Algérie, était l’ami intime d’un fonctionnaire, venu comme lui d’Alger, où il avait épousé une Algérienne de race Espagnole.

L’intimité des deux amis était poussée à ce point, que l’officier, qui habitait une maison voisine de celle du fonctionnaire (il y avait même une terrasse commune par laquelle on pouvait communiquer d’une maison à l’autre), était constamment chez le fonctionnaire. La femme de ce dernier, au tempérament ardent et aux passions vives, était, on l’a déjà deviné, la maîtresse de l’officier, et quand son mari était parti pour son bureau, elle allait, par la terrasse, dans la chambre de son amant. Le Négrillon Demba servait de messager galant et, pendant l’absence du mari, guettait, sur la porte, son retour intempestif. Il arriva un jour que, le mari venant de partir, et la dame ne faisant que d’entrer chez l’officier, celui-ci fut interrompu dans son tête à tête par une affaire imprévue de service exigeant sa présence immédiate au quartier. Le Négrillon, qui était un fort joli garçon, avec des yeux de gazelle et un corps de la forme d’un Faune antique, mais déjà homme par les dimensions de son appareil génital, quoique non encore pubère, osa pénétrer dans la chambre où la dame se dépitait d’avoir vu partir son amant. Je ne puis décrire ici tout au long la scène réaliste par laquelle Demba montra à la dame, preuves en main, qu’il brûlait d’amour pour elle et qu’il était de taille à satisfaire son désir. Je me contente de dire que le plaisir de la dame fut d’autant