Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/397

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rizontales. Leurs petites-filles sont devenues des agenouillées à la mode de Paris. Comment ne veut-on pas que la Vahiné méprise l’Européen qui exige d’elle un rôle aussi abject ? Elle réserve son affection pour son beau Tané, son amant de cœur qui, lui, au moins, ne la bat pas, comme le souteneur de la Villette rossant sa marmite quand elle ne lui rapporte pas assez de galette. Dans sa déchéance morale, quoique devenu ivrogne et souteneur, le Maori conserve encore le respect inné de la femme. C’est là sa supériorité morale sur les êtres immondes qui grouillent dans les bas-fonds des grandes capitales Européennes. Il ne joue pas non plus du couteau pour faire son affaire à un pante et le barbotter ensuite à son aise. Pauvre race Maorie, que le contact du Blanc tue sans pouvoir altérer sa douceur et sa bonté !

Il est cependant un point sur lequel la Vahiné transige difficilement. Les habitudes Sodomitiques lui sont à peu près inconnues. On n’en saurait dire autant des femmes publiques et galantes de notre vieille Europe : la lecture des ouvrages de Tardieu et de Martineau nous éclaire assez sur ce point. Chez beaucoup d’entre elles, c’est une simple question de tarif. D’ailleurs, il faut l’avouer : l’Europe, la fille aînée en civilisation de la vieille Asie, n’a que fort peu à reprocher à sa mère, car elle est maintenant aussi corrompue qu’elle ; seulement, c’est plus caché.


Perversions sexuelles de la Vahiné. — Le contact du Blanc perverti avec une femme d’une nature aussi ardente et aussi passionnée pour l’amour physique que la Vahiné, a trouvé dans celle-ci un terrain bien préparé. La graine de luxure a germé : c’est d’abord dans les formes du coït qu’elle s’est montrée.

Je sais quel est l’introducteur à Tahiti du Manuel