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le nom de lupanar, est plus propre que le bambou Annamite.

Voici comment on achalande la pratique. Au rez-de chaussée, devant la porte et sous l’abri de la véranda, ces dames se tiennent assises, entourant leur mama, la tenancière du lupanar. À l’entrée, se trouve une sorte de salon public, où les clients, assis sur des canapés en rotin ou en bambous, viennent faire leur cour et leur choix, en présence de la gravure coloriée du Bouddha Chinois femelle (la déesse de la Reproduction, représentée sous la forme d’une énorme femme, aux puissantes mamelles), devant laquelle brûle constamment une lampe pieuse.

Le choix fait, on accède au premier étage par une véritable échelle de meunier, sur le derrière de la maison. Au premier, s’étend une série de lits Chinois presque aussi larges que longs, enveloppés pudiquement dans une moustiquaire de couleur sombre qui abrite sous ses plis nos amants d’une heure.

L’amateur d’opium y trouve toujours une pipe et des opératrices pour la préparer, plusieurs de ces dames ayant reçu une instruction ad hoc. Cependant, peu d’entre elles fument, sauf quelquefois la mama.

La prostituée Chinoise. — Elle provient, le plus généralement, de la Chine méridionale. Sa taille est petite ; elle est souvent grassouillette, à peau presque jaune, couleur de thé clair. Elle a les seins plus arrondis et les muscles des cuisses et des jambes plus développés que la Congaï. Son pubis est soigneusement épilé. La vulve et le vagin ont des dimensions un peu plus grandes que chez la Congaï. Mais ce qui la différencie de celle-ci, c’est que la Chinoise est fort propre de corps. Elle se lave en entier tous les jours, et ses vêtements blancs ou à teintes claires sont très soignés. La Chinoise ne sent