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L’Annamite pauvre se contente, après le repas, d’avaler trois ou quatre grains de poivre blanc de Poulo-Condore.

Le poivre cubèbe et sa double indication. — L’infusion de feuilles de poivre cubèbe est également très usitée. Elle remplit la double indication d’exciter le sens génital et de le rafraîchir après un coït prolongé, traitement préventif contre la gonorrhée. On emploie également un électuaire de poudre de cubèbe mélangé avec du miel.

L’effet excitant du cubèbe sur les organes génitaux n’est pas signalé par les thérapeutistes Européens. Je n’en ai trouvé mention que dans Mantegazza, qui assigne au poivre cubèbe le deuxième rang dans la nomenclature des substances aphrodisiaques. D’après une expérience personnelle, le cubèbe mérite bien le rang qui lui est assigné.


Aphrodisiaques externes. — Les Chinois connaissant parfaitement le remède employé par la vieille Œnothée, quand elle essaye de guérir l’impuissance d’Encolpe par l’emploi d’un phallus en cuir, enduit d’un mélange de poivre et d’orties pilés délayés dans de l’huile. Les phallus Chinois, au lieu d’être en cuir, sont en gomme résine élastique, et ils sont enduits d’une huile renfermant une substance qui m’a paru être un mélange de poivre, de cuxcuma et de safran. Le phallus complète généralement l’action commencée par le potage aux nids de salangane ou le tripang.

Les Annamites font bouillir du piment, du poivre avec une sorte de malvacée, qui donne une décoction mucilagineuse pareille à celle de la graine de lin, et ils en mouillent des emplâtres de farine de riz. Ces emplâtres, appliqués sur les parties génitales des impuissants,