Page:Jacobus X - Le Marquis de Sade et son œuvre devant la science médicale et la littérature moderne, 1901.djvu/26

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Roman Expérimentalr, de L. M. Richard publiée dans le Mercure de France (n° de septembre 1900). Nous ne saurions mieux démontrer le lemme suivant : Un homme ne saurait se comprendre sans l’étude de son ascendance et celle du milieu social dans lequel il a vécu.

Nous reconnaissons toute la justesse des théories d’Emile Zola dans le Roman Expérimental. Et nous les appliquons à l’Étude de la vie de son maître de Sade, le véritable père du naturalisme comme nous le verrons plus loin. Prenons donc d’abord l’homme, son ascendance, sa vie, le milieu dans lequel il a vécu, et nous aurons alors tous les éléments nécessaires pour apprécier l’œuvre, froidement et sans aucun parti pris, pas plus pour l’accuser que pour le défendre,

I, La Laure de Pétrarque

Era il giorno ch'al sol si scoloraro

Per la pieta del suo Fattori i rai,

Quand’i’fui preso, e non me ne guardai,

Che i be vostr’occhi, Donna, mi ligaro.

"C'était le jour où les rayons du soleil portèrent leur deuil pour leur créateur, que je succombai à l’amour, ne m’apercevant pas, que vos beaux yeux, Madone, me ligotèrent."

Qui ne les connaît, les vers célèbres du plus célèbre sonnet de Francesco Petrarca, en l’honneur de la première rencontre avec sa Laure, de la Madone Laure, de la Bien-aimêe ? Avec cette Laure, à qui nous devons les fleurs les plus odoriférantes de la poésie d'amour dans la langue du monde la mieux faite pour le chanter. Comment se trouve-t-elle, cette apparition céleste, ce symbole des plus tendres sentiments dans un livre sur le marquis de Sade ?

Cette Laure, que Pétrarque a vue pour la première fois le mémorable vendredi de la semaine sainte de l'année 1327