Page:Jacobus X - Le Marquis de Sade et son œuvre devant la science médicale et la littérature moderne, 1901.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AV/S DE L’ÉDITEUR Une gloire infâme auréole d'ombre le nom du Marquis de Sade. Juste rétribution d’une vie que l’on suppose toute entière vouée à l’apologie du crime, ce triste privilège lui est échu de figurer dans la langue pour résumer, en sa brièveté de monosyllabe, la plus noire, la plut horrible des folies sexuelles. On pourra donc s’étonner qu’un volume tout entier soit consacré à l’étude d’un tel homme et d’une telle œuvre. Les lecteurs peu renseignés et que l’étude effraye, sont persuadés qu’il est suffisant de connaître sur ce sujet les quelques phrases écœurées des dictionnaires, et qu’il est inutile de descendre au fond des gémonies ou le Marquis dort avec ses livres, pour voir si dans cette immonde poussière, quelque chose n'est pas resté qui vaille la regard et l’analyse. Qu’on ne s'y trompe point. En cette œuvre curieuse que nous faisons paraître aujourd’hui, la plus documentée, la plus complète qui ait jamais été écrite sur le "Divin Marquis", l’auteur n’a pas voulu que le « monstre » dont il s’occupe fut « embelli par son art ». Il a travaillé en psycho¬ logue et en savant sur une étonnante matière, il a disséqué froidement son sujet et s’il rend compte de ses recherches en un style facile et souriant, la grave pensée qui les inspira n’en apparaît pas moins toute entière.