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LE BOUVIER


Et l’on croit voir, alors qu’il travaille et chemine,
Un formidable fils du monde primitif,
Qui boit, mange, s’endort, toujours courbe l’échine,
Et de la glèbe antique est à jamais captif.

Au soleil, devant lui, la terre s’ouvre et fume ;
Les bœufs vont lentement d’un pas rythmique et sûr ;
Leurs muffles sont baignés par une blanche écume,
Et leur haleine d’or s’envole dans l’azur.