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Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/182

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LE MARQUIS

son charmant presbytère, où nous devions parler latin tout à notre aise, lui et nous, où nous ne fûmes occupés, nous qu’à manger, à dormir, à grimper dans les montagnes, à écouter le bruit de la cascade écumante, lui à visiter le pauvre, à dire sa messe, à lire dans son bréviaire, à être toujours le plus simple, le plus doux et le plus bienfaisant des curés de campagne, comme nous étions les plus échevelés, les plus indisciplinés des écoliers.

Je le vois encore ce joli presbytère : je vois la cour remplie de bois pour l’hiver, le rez-de-chaussée et son parquet de planches cirées, le grand jardin, moitié potager, moitié vignoble, qui fournissait à tous les besoins de la maison, depuis la paille pour la vieille mule du logis, jusqu’au pain et au vin du maître. La maison du curé Gabriel était au reste une maison savante autant qu’opulente ; je ne crois pas pouvoir suffire à décrire toutes les richesses du second étage. La chambre du curé était