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EN LITTÉRATURE.

terribles chrétiens, auraient eu peur de se servir de cette arme acérée ; car dans Pascal et dans Bossuet vous trouvez souvent, de temps à autre, telle phrase partie du cœur que jamais la plume de fer n’aurait écrite. — Elle florissait, avec quelles grâces, vous le savez, messieurs, et toute cette touchante peinture d’Henriette d’Angleterre, quelle plume l’a donc écrite ? Car la plume des grands écrivains sait au besoin être énergique et forte ; mais la plume de fer, elle ignore la grâce, elle ignore ces mille charmes si touchants auxquels elle ne saurait se plier ; elle procède par sauts et par soubresauts que nul ne saurait expliquer. Savez-vous quelles sont les œuvres de chaque jour ? Frémissez ! C’est la plume de fer qui écrit ces longs articles de journaux politiques qui ont endurci les esprits et le cœur de la nation la plus policée et la plus éclairée de l’Europe ; c’est la plume de fer qui jette chaque matin en pâture aux oisifs tant de calomnies déshonorantes pour une nation comme