Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
252
à charlet.

vre, n’est-il pas perdu sans retour ? À vous voir faire ainsi le maître d’école, ne dirait-on pas que nous sommes dans un temps de chefs-d’œuvre et qu’on publie tous les jours des livres lisibles ? Ô mon ami, vous qui ne lisez jamais, j’imagine, car sans cela comment auriez-vous tout l’esprit que vous avez ? mon ami Charlet, dans votre ignorance complète, dans votre atelier en désordre, dans votre molle et béate paresse, improvisateur nonchalant qui jetez au vent vos chefs-d’œuvre comme le vieil Homère jetait ses vers à la foule, pourquoi voudriez-vous, Charlet, qu’il n’y eût que vous exempt de lire nos chefs-d’œuvre de chaque matin ? Voyez-vous ? l’art de lire, aujourd’hui, c’est le crétinisme poussé à son dernier degré ; savoir lire, aujourd’hui, c’est être exposé à chaque instant aux romans de nos femmes bel-esprit, aux mémoires des valets de chambre et des dames de compagnie, aux histoires écrites par les préfets de police, aux statistiques à trois couleurs, aux