Page:Jarry - Albert Samain, 1907.djvu/21

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Scapin, et, pour rééditer un mot de Victor Hugo « n’a pas été imprimée… et ne vaut pas la peine de l’être ».

Nous reproduisons ici un sonnet plus curieux, antérieur et plus inédit — aussi floral, voyez le titre ! — paru dans le Courrier du Jeudi, périodique autocopié, rédigé vers 1884, par M. Alfred Vallette :


Botanique


Oui, chaque fleur, madame, est l’ardente maîtresse
Du soleil empourpré, qui se couche là-bas.
Voyez, comme suivant son déclin pas à pas,
Chacune tend vers lui sa tige avec détresse.

Sur le jardin palpite une suprême ivresse ;
Car, de l’âpre bruyère au suave lilas,
Toutes veulent sentir sur leurs seins délicats
Glisser l’or tiède et doux d’une oblique caresse.

Mais, quand l’ombre a rempli l’horizon jusqu’au bord,
Naïves, elles croient que le soleil est mort :
Et le sol sent en lui frémir leur petite âme.