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CÉSAR-ANTECHRIST

mon Maître, qui voit avec six yeux renversés le triomphe de vos ailes de casque, et abrite contre vous et vos ricochets stellaires ma face des parasols des Sciapodes. Que mugiras-tu, Oiseau, de ton front de trapèze et de tes cornes horizontales ?

Le Deuxième Oiseau d’Or (dans l’espace, de gauche à droite, non dans la succession verbale). — Je suis le Tau, le protecteur des anciens Mages ; et même après qu’ils m’ont renié, allant adorer, guidés par l’étoile au regard aimé dont ils obscurcirent de trois grains de poussière la traîne de comète, leur futur ennemi, j’ai combattu pour eux ; je me suis fait le maillet qui L’a cloué sur le tronc d’arbre ; je me suis fait le tronc branchu où s’est déchiré Son corps ; j’ai étendu mes bras pour qu’on y écrasât les Siens ; et changeant ma forme immuable pour Le dominer vaincu, j’ai poussé au-dessus de Sa tête mon front où dort le Coq maintenant, le Coq à la queue en croissant.

(Le pilori tourne.)

Saint Pierre (après une révolution complète). — Troisième Oiseau, à la face ronde, dont les yeux huhulants luisent et dansent dans l’ombre