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SPÉCULATIONS

maine s’est ingéniée à le faire périr dans des trappes pratiquées sur son parcours. Avec un instinct surprenant, la lourde masse, arrivée au point dangereux, a toujours fait demi-tour sur elle-même, rebroussant chemin et prenant grand soin, cette fois, de brouiller sa piste en la faisant coïncider avec ses précédentes foulées.

On a essayé d’autres systèmes de pièges, sortes de huttes disposées, à intervalles réguliers, le long de la voie et assez pareilles à celles qui servent pour la chasse au marais. Des bandes de gaillards résolus s’y embusquent et guettent le passage de l’animal : le plus souvent celui-ci les évente et s’enfuit, non sans donner des signes de fureur par un frottement de sa peau postérieure, bleue comme celle de certains singes et phosphorescente la nuit ; cette grimace figure assez bien, en rides blanches, le graphique du mot français : « complet ».

Quelques spécimens de l’espèce se sont toutefois laissé domestiquer : ils obéissent avec une suffisante docilité à leur cornac, qui les fait avancer ou s’arrêter, en les tirant par la queue Cet appendice diffère peu de celui de l’éléphant. La Société protectrice des animaux a obtenu — de même qu’on supporte la queue adipeuse de certains moutons du Thibet sur un petit chariot — que celle de l’omnibus fût protégée par une poignée en bois.