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SPÉCULATIONS

tranchés de la société, amputés, « députés » pour tout dire, méditent, ou se vantent de méditer des projets de bouleversement social. On contraint aisément ces individus à signer la confession générale de leurs futurs forfaits. C’est ce qu’ils appellent leur programme.

Presque tous sont, au fond, des êtres doux et inoffensifs, incapables de l’exécuter.

On se contente de les parquer étroitement dans une geôle spéciale où on les peut aisément surveiller : la Chambre.

Quand on les lâche — ce qu’on vient de faire — la surveillance n’est point interrompue.

L’appât du parcours gratuit sur les chemins de fer les engage, naïfs, à montrer leur carte. Cela vaut toutes les anthropométries. Nous recommandons ce procédé pour la recherche des malfaiteurs.

Le plus grand nombre, en outre, est pourvu d’un grelot qui ne sonne pas, il est vrai, mais qui ne les fait pas moins reconnaître, car leur vanité invétérée les pousse à l’exhiber : la médaille.

Ils s’annoncent aussi par des cliquettes de bois — les pupitres — comme les anciens lépreux.

Le plus dangereux de ces fous — le président — chef du troupeau, porte une énorme sonnette.