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GESTES ET OPINIONS

la Seine universelle, la bête imprévue Clinamen éjacula aux parois de son univers :

nabuchodonosor changé en bête

Quel beau coucher de soleil ! ou plutôt c’est la lune, pareille à un hublot dans un foudre de vin plus grand qu’un navire ou au bouchon d’huile d’une fiasque italienne. Le ciel est d’un soufre d’or si rouge qu’il n’y manque plus vraiment qu’un oiseau de cinq cents mètres, qui nous éventera un peu des nuages. L’architecture, sorte de toutes ces flammes, est bien animée et mouvante un peu, mais trop romantique ! Il y a des tours qui ont des yeux et des becs et des tourelles coiffées en petits gendarmes. Deux femmes qui regardent ondulent au vent des fenêtres comme des camisoles de force qui sèchent. Voici l’oiseau :

Le grand Ange, qui n’est pas ange, mais Principauté, s’abat après un vol exactement noir de martinet, en métal d’enclume de couvreur. Une pointe sur le toit, le compas se ferme et se rouvre, et décrit un cercle autour de Nabuchodonosor. Le bras incante la métamorphose. Les cheveux du roi ne se hérissent point, mais tombent comme les poils mouillés du morse ; leurs pointes ne forcent point à se clore les sensitives pustules qui peuplent