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NÉANT DU CATHOLICISME SOCIAL

« La Dépêche » du mercredi 2 avril 1892

Puisque le clergé était entré directement dans les luttes politiques, puisqu’il prétendait que l’Église seule pourrait résoudre la question sociale, on pouvait attendre de lui quelques solutions claires, quelques formules précises. Vaine attente ! Il a multiplié les congrès catholiques, et il s’est donné ainsi l’apparence de vouloir faire du catholicisme un parti politique. Il est allé dans les réunions populaires, où il ne pouvait plus parler au nom de l’autorité, et il ébranlait ainsi lui-même son propre principe. Il a traité dans les églises des sujets d’actualité, et il a inquiété les bonnes âmes qui sont, pour ainsi dire, jalouses du clergé, qui le veulent tout entier pour elles, et qui considèrent presque ses excursions dans la politique comme une infidélité. En publiant des catéchismes électoraux et en se livrant à des manifestations collectives, les évêques ont envenimé le conflit et précipité sans doute les solutions radicales.

Quelques prédicateurs devenus conférenciers, étourdis et grisés peut-être par la nouveauté de leur rôle, se