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ARMÉE ET DIPLOMATIE

« La Petite République » du dimanche 15 octobre 1893

Deux questions troublantes sont posées en ce moment devant la France : quelle doit être l’organisation de notre armée ? — quelles doivent être, dans l’Europe militarisée, les relations de la République française avec les autres puissances ?

On dénonce de bien des côtés soit l’organisation, soit l’esprit de l’armée : c’est le général de Cools qui signale avec véhémence l’insuffisance professionnelle des cadres de réserve ; c’est Clemenceau qui accumule les preuves de l’esprit rétrograde qui règle dans l’armée toutes les nominations, toutes les promotions. Et on se demande avec quelque anxiété : Que vaudrait, aux heures de crise, une organisation militaire qui, au point de vue technique, est critiquée si vivement par certains chefs, et qui, n’étant pas animée du souffle démocratique et républicain, n’a pas en soi la force même de la nation ?

Et d’autre part, à propos de notre politique extérieure, les mêmes soucis nous pressent : Que valent les alliances si solennellement fêtées ? Quelles en sont