Page:Jaurès - Histoire socialiste, II.djvu/303

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et des frayeurs bourgeoises. S’ils y avaient réussi, la Révolution était frappée de paralysie.

De la Constitution.
(Almanach du Père Gérard).
(D’après un document du Musée Carnavalet.)


Mais, malgré les inquiétudes bourgeoises dont témoigne la lettre de Pétion, la Révolution n’était pas prête à se livrer. En rétrogradant à l’ancien régime, la bourgeoisie révolutionnaire risquait de tout perdre : les biens nationaux, la consolidation de la dette, l’influence politique, la joie sublime de la liberté. Au contraire, que risquait-elle à hâter le pas dans le sens de la Révolution ? Peut-être des désordres et des dommages passagers ; mais elle ne pensait pas que le droit de propriété, tel qu’elle le concevait, pût subir dans la société nouvelle une atteinte durable. D’ailleurs, quoique la croissance économique de la bourgeoisie industrielle et commerciale au xviiie siècle eût été une des causes décisives de la Révolution et quoique celle-ci, pendant un long temps, doive bénéficier surtout de l’ordre nouveau, la Révolution